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Le Traité de Westphalie entérina les conquêtes du Brandebourg : la Poméranie et quelques évêchés. Frédéric-Guillaume s'attachait alors à reconstruire son Electorat, et à le transformer en un puissant Etat centralisé. Pour ce faire, il fit appel à de nombreux étrangers - artisans et commerçants hollandais, juifs et calvinistes français - et lança un vaste plan de redressement économique : établissement de barrières douanières, aménagement d'un réseau de canaux, création de manufactures, etc.
1650-1683 : L'avenue Unter den Linden fut tracée à travers le quartier de Dorotheenstadt. Place forte, Berlin s'entoura de nouveaux remparts qui englobèrent l'île marécageuse de Werder. Asséchée, un nouveau quartier y fut aménagé : Friedrichswerder.
28 juin 1675 : Victoire de Fehrbellin lors de laquelle les Suédois furent défaits. Frédéric Guillaume fut alors surnommé le Grand Electeur
. Le Brandebourg comptait alors parmi les grandes puissances de l'Europe septentrionale.
1685 : L'Edit de Nantes fut révoqué par Louis XIV. Les Huguenots arrivèrent en nombre en Brandebourg et contribuèrent à l'essor démographique. Il en découla la création d'une ville nouvelle : Friedrichstadt.
1701 : Frédéric III soutint l'Empereur Léopold I lors de la guerre de Succession d'Espagne et obtint en échange que le duché de Prusse soit érigé en Royaume. Frédéric I, roi en Prusse, fut couronné le 18 janvier.
Début du XVIIIe S : Les communes de Berlin, Cölln, Friedrichswerder, Dorotheenstadt et Friedrichstadt fusionnèrent.
1713 : Frédéric I décéda, léguant des dettes estimées à près de 20 millions de thalers.
1713 - 1740 : Frédéric Guillaume I s'employa à redresser les finances de son royaume. Le train de vie de la Cour et du roi fut sacrifié sur l'autel de l'équilibre budgétaire. Les mesures prises furent d’ordre protectionniste, et mirent en brèche les monopoles et les corporatismes. La rigueur presque caricaturale du souverain lui valut le surnom de Roi Sergent
. Enfin, la diversification de l'économie fut assurée par l'arrivée de nouveaux émigrés : les protestants de Bohême fournissant une main d'œuvre qualifiée aux manufactures textiles.
Sous son règne, l'armée devint un puissant instrument d'Etat. Les effectifs furent portés à 81 000 hommes. Les officiers étaient formés à l'école des Cadets, fondée en 1717. Néanmoins, les militaires du rang n’étaient en activité que 3 mois à l'année, et venaient grossir le reste du temps le nombre des journaliers, des cochers voire même des mendiants.
1740 - 1748 : Fin stratège, Frédéric II, utilisa à bon escient le potentiel militaire mis en place par son père pour défaire la suprématie autrichienne en Allemagne. Il sorta victorieux de deux guerres et s’empara de la plus riche province des Habsbourg : la Silésie. Ces faits d'arme, parfois hasardeux, lui valurent le surnom de Frédéric Le Grand
.
1748 - 1756 : Frédéric II était un despote éclairé. Il plaçait la relation de l'individu à l'Etat sous le signe de la raison. Il entreprit des réformes ambitieuses : suppression de la corvée, abolition de la torture, codification du droit prussien et simplification de l'appareil judiciaire. Auteur d'un Essai intitulé l'Anti-Machiavel
, il affirmait que le Prince est le premier serviteur de l'Etat
, mais ne doit consulter que son avis
. Frédéric II attira à sa cour de beaux esprits français, dont Voltaire, qui se firent l'avocat d'un régime néanmoins absolutiste.
1756 - 1763 : La France, la Saxe et l'Autriche décidèrent de contrer le rayonnement de la Prusse, qui trouva un allié inattendu : l'Angleterre. La Guerre de Sept ans éclata lorsque Frédéric et ses troupes envahirent la Saxe. Il défit les troupes de Louis XV à Rossbach, mais subit une lourde défaite à Künersdorf.
1760 : Berlin fut occupée par les troupes de la tsarine Elisabeth Petrovna. La mort subite du souverain russe sauva Frédéric II. En effet, le fils d'Elisabeth vouait une profonde admiration pour le monarque prussien. La paix fut signée à Hubertusburg : la Prusse sortit fragilisée sur le plan économique, mais vit ses droits sur la Silésie reconnus.
Vieux Fritzet Sans Souci
1765 : Frédéric passait ses derniers jours à Sans Souci, vêtu de son uniforme militaire. Il fut alors surnommé le Vieux Fritz
par ses sujets.
De nouvelles réformes contribuèrent à moderniser l'appareil d'Etat prussien : fondation de la banque royale. Berlin commençait à s'industrialiser : 6000 ouvriers travaillaient dans les manufactures textiles.
1772 : Frédéric II prit l'initiative de proposer à ses puissants voisins, la Russie et l'Autriche, de se partager le royaume de Pologne en pleine crise. De ce fait, le royaume de Prusse s'étendit vers l'Est.
1775 - 1786 : La situation sociale se dégradait, avec la constitution d’un nouveau prolétariat urbain. La Maison des pauvres
fut fondée en 1774 à Berlin.
1786 - 1792 : Le neveu et successeur de Frédéric II, Frédéric Guillaume II, mit à mal le glorieux héritage de son oncle. En dépit des réformes juridiques et fiscales entreprises par Frédéric II, la société prussienne traversait une importante crise sociale, engendrée en grande partie par l'explosion démographique du royaume. La population de la capitale doubla en l'espace de 50 ans. L’apparition du romantisme témoigne d’un renouveau culturel. Frédéric Guillaume II, ami des Arts, était un fervent défenseur du théâtre en langue allemande.
1792 : La Prusse affronta la France révolutionnaire et essuya un premier revers à Valmy.
1797 : Frédéric Guillaume III accèda au trône. Berlin connut un développement industriel important sous l'impulsion des manufactures d'Etat : Königliches Lagerhaus, La Manufacture Royale de Porcelaine (KPM) et la Fonderie Royale. Les conditions de vie des travailleurs étaient particulièrement dures à Berlin. Un ouvrier consacrait en moyenne 3/4 de ses revenus à acheter du pain.
1805 : Visite du Tsar Alexandre I à Berlin qui donna son nom à l'Alexanderplatz. Jusqu'en 1805 la Prusse entretenait une neutralité bienveillante à l'égard de la France napoléonienne. Après avoir rejoint la coalition antinapoléonienne, la Prusse fut défaite à Iéna et Auerstedt : Napoléon fit son entrée triomphale à Berlin le 27 octobre 1806. L'occupation française dura près de trois ans et laissa derrière elle de puissants ressentiments : le Quadrige de la Porte de Brandebourg fut saisi, de lourdes contributions accablaient les Berlinois. Sous l'autorité française, le servage fut définitivement aboli et marqua le début d'un vaste exode rural.
1809 - 1810 : L'absence du roi et l'occupation française favorisèrent une puissante réaction patriotique et libérale. Ce mouvement apparut sous des formes diverses et variées : littérature, arts, éducation, sport, etc. La Prusse entreprit son redressement. Les généraux Gneisenau et Scharnhorst modernisèrent l'armée tandis que le chancelier Hardenberg et son ministre von Stein entreprirent une refonte des appareils de l'Etat au profit des communes. Les corporations furent dissoutes et l'activité d'entrepreneurs juifs fut favorisée. L'Université fut fondée par Wilhelm von Humboldt et devint l'un des foyers les plus ardents du nationalisme prussien.
1813 : Les troupes du Tsar arrivèrent à Berlin et mirent en déroute l'arrière garde de la Grande Armée. Le 17 mars, Frédéric Guillaume III décréta la Guerre de Libération contre la France. Première victoire à Grossbeeren, où les troupes de Napoléon tentant une contre attaque furent repoussées. Victoire des Nations à Leipzig (Völkerschlacht).
1814 : Entrée victorieuse des troupes prussiennes à Paris ; le Quadrige fut ramené triomphalement à Berlin. Introduction du service militaire en Prusse.