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Le faubourg de la Friedrich Wilhelm Stadt fut aménagé lors de la première moitié du XIXeme siècle et connut son plein essor à l'époque Biedermeier. La population bigarrée - mêlant fonctionnaires, étudiants et officiers - lui valut le surnom de Quartier latin
.
Situé à deux pas de la Pariser Platz, on accède à cet ancien faubourg en empruntant la Wilhelmstrasse, qui longe les divers bâtiments fédéraux et gouvernementaux.
De la Marshallbrücke on peut profiter d'une belle perspective alternant édifices contemporains et historiques, en témoignent le siège de la chaîne de télévision ARD, les bureaux des parlementaires (Jakob-Kaiser-Haus), le Palais du Président du Reichstag (Reichstagspräsidentenpalais) et le Reichstag.
Après avoir enjambé la Spree, on accède à la Luisenstrasse qui constitue avec la Friedrichstrasse l'une des principales artères du faubourg de la Friedrich Wilhelm Stadt.
Le quartier en pleine reconversion présente un aspect parfois peu avenant, mêlant friche urbaine et quelques monuments historiques, parmi lesquels figure l'ancien Office impérial des brevets (ehemaliges kaiserliches Patentamt).
L'ancien office impérial des brevets, édifié par August Busse en 1891, accueille à présent les bureaux parlementaires du Parlement allemand (Deutscher Bundestag). La puissante façade de style wilhelmien présente encore les stigmates de la seconde guerre mondiale : pilastres écornés, impacts de balles ou encore statues décapitées.
Après être passé sous le viaduc de la S-Bahn, l'on aperçoit la façade fraîchement restaurée du Palais Bülow (Bülowsches Palais).
Cette demeure patricienne de style classique tardif fut construite en 1828 et constitue à présent l'un des immeubles les plus anciens du faubourg de la Friedrich Wilhelm Stadt.
En 2003, le Land de Saxe-Anhalt y installa sa représentation auprès de l'état fédéral à Berlin.
En atteignant la Karlplatz, de forme triangulaire, on peut admirer le monument érigé à la mémoire de Rudolf Virchow par Fritz Klimsch en 1910. Les découvertes de l'illustre pathologiste y sont représentées par un combat allégorique entre un titan et un sphinx.
Après avoir bifurqué sur la droite, l'on emprunte la Rheinhardtstrasse, conduisant tout droit au bloc massif de l'ancien Hochbunker de l'Albrechtstrasse.
Cet abri antiaérien construit en 1943, également appelé Reichsbahnbunker, fut tour à tour siège du NKVD après la chute de Berlin en mai 1945, réserve de fruits et légumes sous la RDA, temple de la techno berlinoise après la réunification, pour finalement devenir la galerie d'exposition de la collection privée Boros.
Obliquant ensuite à gauche, l'on emprunte l'Albrechtstrasse, puis la Schummanstrasse, qui débouche sur une place, au bord de laquelle se dresse l'austère Théâtre allemand (Deutsches Theater), érigé en 1850 par l'architecte Titz, élève de Schinkel. Le théâtre ouvrit ses portes sous le nom de Friedrich-Wilhelm-Städtisches Theater, dont le répertoire s'adressait à un public populaire. Des operettes y furent jouées à partir de 1860.
En 1883, le théâtre devint Deutsches Theater sous la direction d'Adolf L'Arronde. De grandes œuvres classiques y étaient jouées pour un public populaire. Sous le régisseur Otto Brahm, le Deutsches Theater jouait des pièces de Gerhart Hauptmann, controversées sous le règne de l'empereur Guillaume II.
Max Reinhardt fit ses débuts comme acteur au Deutsches Theater, puis devint un metteur en scène de renom, pour prendre en 1905 la direction du théâtre. Il révolutionna la scénographie par l'emploi d'effets spéciaux produits par l'éclairage.
A l'intersection de la Schumannstrasse et la Luisenstrasse, le quartier est alors dominé par les divers locaux du plus grand hôpital de Berlin, La Charité.
Au terme d'une épidémie de peste, le roi Frédéric Ier fonda en 1710, aux portes de la ville, un dispensaire devant accueillir les pestiférés. Transformé en Hôtel-Dieu, l'établissement prit le nom de Charité, et accueillit à partir de 1810 la faculté de médecine de Berlin.
La Charité peut s'enorgueillir d'avoir compté en son sein le grand chercheur Robert Koch, qui découvrit le bacille de la tuberculose, ou encore Rudolf Virchow, célèbre pathologiste.
La Maison Rudolf-Virchow est l'un des pavillons accessibles au public. Une partie de la collection des pièces anatomiques de l'Institut d'anatomie pathologique y est exposée. Il s'agit de l'une des plus riches et anciennes collections au monde. Réunissant 23 600 pièces en 1899, la collection connut des pertes considérables lors de la seconde guerre mondiale.
En remontant la Luisenstrasse, sur 150 mètres, l'on voit alors sur la droite un majestueux édifice néo-classique.
Il s'agit de l'ancienne école royale vétérinaire de Prusse (ehemalige Königliche Tierärztliche Hochschule), prestigieuse institution fondée en 1790, qui occupe depuis 1838 l'édifice dessiné par Ludwig Hesse.
L'édifice actuel remplace un précédent bâtiment détruit en 1838 à la suite d'un incendie. Le nouveau bâtiment fut offert à l'Ecole vétérinaire, à l'occasion de son 50e anniversaire, par la ville de Berlin.
Après avoir laissé sur sa droite, l'ancienne Akademie der Künste, l'on parvient à une charmante place rectangulaire, la Robert Koch Platz.
Au numéro 7, l'on peut admirer la somptueuse façade wilhelmienne de l'ancien Kaiserin-Friedrich-Haus, abritant à présent le siège du Conseil de l'Ordre des médecins de Berlin.
Revenu sur ses pas, l'on traverse l'Hannoversche Strasse, pour accéder à une seconde place, appelée Platz am neuen Tor. Jusqu'en 1945 se dressait une porte de l'ancien mur d'octroi, réalisée par Karl Friedrich Schinkel. En hommage à son illustre aîné, l'architecte Josef Paul Kleihues y fit ériger en 1993 deux pavillons symétriques en brique rouge.
La bordure nord de la Platz am neuen Tor est marquée par un bel édifice néo-renaissance, en l'occurrence le Ministère fédéral des transports et du logement (Bundesministerium für Verkehr, Bau und Stadtentwicklung).
Le ministère occupe depuis 1998 l'ancien Institut de Géologie, l'un des trois bâtiments réalisés par August Tiede en 1875. La verrière surplombant la cour intérieure fut restaurée avec grand soin. L'ancien édifice sert en premier lieu à des fins de représentation, tandis qu'une nouvelle annexe moderne accueille les bureaux et services administratifs. Inaugurée en 1999, la structure contemporaine de l'architecte Max Dudler, haute de six étages, reprend la forme et les proportions de l'immeuble voisin, auquel il est relié par une passerelle.
L'Invalidenstrasse, bordant le Ministère fédéral des transports, constitue un axe est-ouest, passe devant deux édifices intéressants, en l'occurrence la nouvelle Gare centrale de Berlin (Berlin Hauptbahnhof) et l'Elisabethkirche de Karl Friedrich Schinkel.