Mémorial du Mur de Berlin, Gedenkstättenensemble Berliner Mauer in der Bernauer Straße

Le Mur de Berlin séparait les secteurs est et ouest pendant plus de vingt-huit ans. Il était le symbole le plus connu de la Guerre froide et de son Rideau de fer. Le mur coupait la ville en deux sur 45 kilomètres et isolait Berlin-Ouest de la RDA sur 120 kilomètres. Lors de la division, le mur côté Berlin-Ouest était recouvert de graffitis, tags et messages politiques, tandis qu'à Berlin-Est il affichait une blancheur maculée pour faciliter le repérage des personnes franchissant le mur par les Vopos.

L'histoire du Mur de Berlin

Mur de la Honte vs. mur de protection antifasciste

Le mur de Berlin était désigné comme mur de la Honte à comme mur de protection antifasciste à l'est fut érigé durant la nuit du 12 au 13 août 1961 par la RDA. L'Allemagne de l'Est tentait ainsi de mettre un terme à l'exode de ses habitants vers l'Allemagne de l'ouest.

Le mur était un véritable dispositif militaire composé de deux murs de 3,4 et 4,2 mètres de haut, qu'un chemin de ronde longeait. La surveillance était assurée par 14 000 gardes, 600 chiens policiers, des chevaux de frise, des barbelés, 302 miradors et dispositifs d'alarme. Plusieurs centaines de ressortissants de la République démocratique allemande perdirent la vie lorsqu'ils tentèrent de le franchir. Les gardes-frontière est-allemands, Vopos, avaient ordre de tirer sur les fugitifs.

La construction du Mur de Berlin

Le 13 août 1961 au matin les Berlinois virent des chevaux de frise et barbelés séparant à présent les secteurs occidentaux et soviétique. L'opération, Muraille de Chine, ordonnée par Walter Ulbricht, était lancée. Celle-ci devait mettre un terme à l'hémorragie démographique de la RDA, dont les forces vives rejoignaient la RFA.

A l'aube, près de 25 000 miliciens se déployèrent le long de la frontière avec les arondissements de Berlin-Ouest. Les chars de l'Armée rouge et de la NVA vinrent en appui pour contrôler les axes stratégiques. Les transports en commun furent également bloqués pour ne plus assurer le transit entre l'est et l'ouest.

Si la tension entre les deux blocs monta d'un cran, les Occidentaux ne purent que constater la politique du fait accompli de la RDA, soutenue par l'URSS. Les forces alliées furent mobilisées et postées le long du no man's land en face des milices ouvrières et de la NVA.

Le président américain, John Fitzgerald Kennedy se rendit à Berlin le 26 juin 1963 pour constater la division irrémédiable de Berlin. Le Mur de Berlin, au cours de ses premières années d'existence, n'était pas encore tout à fait hermétique, ce qui rendit possible la fuite de ressortissants de RDA vers Berlin-Ouest.

Le mur de Berlin s'intégrait dans un dispositif d'ensemble visant à rendre infranchissable la frontière occidentale des pays du Pacte de Varsovie. La frontière entre la RDA et la RFA était la plus surveillée du Rideau de fer.

A l'instar de la frontière interallemande, celle séparant Berlin-Ouest de la RDA fut progressivement renforcée. Les immeubles mitoyens du no man's land virent leur habitants expulsés afin de permettre leur destruction, préalable nécessaire à la construction de l'extension du mur. L'église de la Réconciliation (Versöhnungskirche) n'échappa pas à la règle puisqu'elle fut dynamitée le 28 janvier 1985, permettant ainsi de dégager le champ de tir des Vopos. Le mur de Berlin était doté de chevaux de frise, pièges, fossés, blocs de béton antichars, chemins de ronde et miradors.

Le mur devint à partir de 1972 quasiment infranchissable. Le mur principal fut rehaussé et recouvert d'un socle de béton arrondi empêchant toute prise. Un second mur fut édifié et renforcé par des pièges. L'ensemble de l'enceinte était alors surveillé par des rondes incessantes de Vopos (Volkspolizisten).

Les victimes du Mur du Berlin

Le franchissement du mur de Berlin fit 79 victimes entre 1961 et 1989. La visite officielle de Gorbatchev à Berlin-Est, à l'occasion du 40e anniversaire de la RDA, sonna le glas de cette dernière. La population est-allemande se vit encouragée à réclamer davantage de libertés auprès d'un régime stalinien sur la défensive.

La chute du Mur de Berlin

Le 9 novembre 1989, le Conseil des ministres de la RDA (Minister Rat der DDR) décida l'ouverture du mur de Berlin et des frontières. Des milliers de Berlinois de l'est et de l'ouest se retrouvèrent sur le mur pour célébrer le terme de 28 années d'isolement. Cet évènement scella le début de l'effondrement de la RDA et amorça le début du processus de la réunification allemande qui intervint le 3 octobre 1990.

Aujourd'hui, le promeneur dans les rues de Berlin constatera la disparition du mur de la honte à quelques exceptions près, dont l'East Side Gallery et la Bernauer Strasse. Avec le temps les stigmates de la division s'estompent peu à peu, même si les immeubles préfabriqués (Plattenbauten) ou les noms de rue à la gloire des héros du Socialisme témoignent encore de cette époque révolue.

Le Mur de Berlin en quelques chiffres

Le mur de Berlin s'étirait sur 167,8 km entre Berlin-Ouest et la RDA, dont 45,1 km le long de la frontière avec Berlin-Est. Le tracé du mur de Berlin comptait 63,8 km en milieu urbain, 32 km en forêt, 22,65 km en plaine et 37,95 km le long des rivières, canaux et lacs.

156,4 km d'enceinte renforcée avec Berlin-Ouest, avec des murs hauts de 3,40 et 4,20 m
111,9 km d'enceinte en béton
44,5 km d'enceinte grillagée
0,5 km d'enceinte constituée d'immeubles aux fenêtres emmurées
58,95 km d'enceinte en blocs de béton pré fabriqué de 3,40 m de haut
68,42 km d'enceinte en fil de ferbarbelé et grillage de 2,90 m de haut
161 km de corridor éclairé
113,85 km d'enceinte reliée à un système d'alarme (Grenzsignal- und Sperrzaun, GSSZ)
127,5 km d'enceinte reliée à un système de détection de contact (Kontakt- und Signalzaun)
124,3 km de chemins de ronde (Kolonnenweg)
302 miradors
31 postes de contrôle
259 chemins de ronde avec chiens de garde
20 bunkers

Vidéo en 3D de la construction du mur de Berlin au niveau de la Bernauer Strasse entre 1961 et 1989

Gedenkstättenensemble Berliner Mauer in der Bernauer Straße

Le Mémorial du Mur de Berlin (Gedenkstättenensemble Berliner Mauer) ouvrit ses portes le 13 août 1998 sur l'ancien no man's land de la Bernauer Straße qui séparait jadis les arrondissements de Wedding à l'ouest et Mitte à l'est. Il comprend une portion du mur de Berlin, un centre de documentation (Dokumentationszentrum Berliner Mauer) ainsi qu'une église commémorative (Kapelle der Versöhnung).

Le Centre de documentation fut inauguré à l'occasion du dixième anniversaire de la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1999. Il fut doté d'une plateforme panoramique en 2003 qui offre une vue d'ensemble sur la portion de mur de la Bernauer Strasse. Le visiteur pourra s'informer sur l'histoire du Mur de Berlin au travers d'expositions permanente et temporaires ainsi que de séminaires.

La Chapelle de la Réconciliation (Kapelle der Versöhnung der Evangelischen Versöhnungsgemeinde), inaugurée le 9 novembre 2000, occupe l'ancienne église de style néo-gothique que les autorités de RDA firent dynamiter en 1985 afin de faciliter la surveillance du couloir de la mort (Todesstreifen) par les Vopos.

Le sénateur Thomas Flierl proposa un projet d'agrandissement du Mémorial du Mur de Berlin (Gesamtkonzept zur Erinnerung an die Berliner Mauer) en intégrant une partie de l'ancienne gare de marchandise de Stettin (ehemaliger Stettiner Bahnhof).

Informations pratiques

Adresse

Mémorial du Mur de Berlin
Gedenkstättenensemble Berliner Mauer in der Bernauer Strasse
Bernauer Strasse 119
13355 Berlin

Site Internet

www.berliner-mauer-gedenkstaette.de

Plan - Mémorial du Mur de Berlin
Gedenkstättenensemble Berliner Mauer in der Bernauer Strasse

Coordonnées GPS

52.535365114620376 , 13.38970273733139